Couverture pour les Editions Lazare et Capucine
Lazare et Capucine
Dans la Revue REFLETS parue en juin 2020, le dossier
"Dans le pire, sur-vivre" raconte le parcours exceptionnel de
Roger McGowen, un prisonnier transformé. A lire absolument !
Photo Zoé Lemonnier en confinement
Dans le magazine américain The SOMM Journal, parution Juin-Juillet 2020, un article sur la viticulture bio en Côtes de Provence.
Illustré par mes photos, quel honneur ! Merci au CIVP de leur confiance, merci à Sandrine Garelli de la Cave Coopérative de Cotignac pour le beau travail de viticulture biologique qu'elle pratique dans ses vignes, et dont je suis le témoin privilégié...
Le Chantier de Correns et son directeur artistique, Frank Tenaille, sont familiers des rencontres entre les peuples et leurs cultures. Combien signifiante est l’éclosion de l’ensemble Charla Banjara, « conversation gitane », à la fin de leur double résidence (Cité de la Musique de Marseille et Chantier de Correns). Le trajet des musiques tziganes depuis l’Inde jusqu’à l’Espagne en passant par le Moyen Orient, dessine le propos de cet ensemble atypique qui unit sur un même plateau Maria Robin, spécialiste des danses et chants populaires Kalbeliya des gitans du Rajasthan, La Fabia, formée au flamenco « jondo » (traditionnel) mais aussi à une approche contemporaine de la danse flamenca (entre autres), Shadi Fathi, (setâr, zarb, daf) virtuose soliste de musique persane, Jesus de la Manuela, cantaor gitan et Guillaume Hogan (contrebasse et guitare) au parcours éclectique et voyageur.
L’improvisation familière du jazz semble un écho des airs transmis par oralité, la technique du oud s’adapte à celle de la guitare, la contrebasse se marie avec les volutes du setâr… Les instruments frottent leurs échelles, l’occidentale en demi-tons, l’orientale en quarts de ton, tandis que le chant du cantaor redécouvre les quarts de ton de ses origines et s’accorde avec aisance à ceux de la chanteuse persane. Les floreos aux figures très travaillées des doigts dans la danse flamenca répondent à celles de la danse Kalbeliya, dont les sonnailles de pieds passent aux chevilles de la bailaora qui abandonne alors ses claquements de talons, les châles deviennent terres d’envol, les robes virent avec la vélocité de derviches tourneurs. Et la poésie, dernier lieu de liberté sous la dictature, livre ses métaphores. Shadi Fathi offre la musicalité des mots d’un poème du contemporain Ahmad Shamlou : « Non je n’ai jamais cru la nuit / Car / Au fond de son vestibule / J’espère trouver toujours / Une fenêtre (…) / Le mont naît des premières pierres / Et l’homme des premières douleurs / Il y avait en moi un prisonnier rebelle / Qui ne pouvait s’accommoder de ses chaînes / Je suis né de ton premier regard ». Poétique vivante du monde.
MARYVONNE COLOMBANI -Journal Zibeline -Janvier 2020 - Concert donné le 17 janvier 2020 à La Fraternelle, Correns (83)
Photographie : © Zoé Lemonnier